L'ARRESTATION ET L'ASSASSINAT DE

LEE HARVEY OSWALD

Lee Harvey Oswald le lendemain de son arrestation.
Lee Harvey Oswald le lendemain de son arrestation.

 

 

  Après l’assassinat, les évènements se bousculent sur Dealey Plaza : des témoins disent avoir entendu des coups de feu provenant du dépôt de livres scolaires situé à l’angle de Houston Street et d’Elm Street. Certains affirment même avoir vu un homme armé au cinquième étage du bâtiment. Les policiers et agents du FBI s’y précipitent. Ils y découvrent trois douilles et un fusil (un Mannlicher-Carcano). Peu après, aidée par le directeur du TSBD Roy Truly, la police rassemble tous les employés du dépôt de livres au rez-de-chaussée du bâtiment. On se rend alors rapidement compte qu'un seul manque à l'appel : un certain Lee Harvey Oswald.

  En l'espace d'une demi-heure, la description physique d'Oswald sera diffusée quatre fois à la radio

 

  Vers 13 heures 15, soit quarante-cinq minutes après l’assassinat de Kennedy, un agent de police, Jefferson Davis Tippit, est abattu dans le quartier d’Oak Cliff, à environ cinq kilomètres de Dealey Plaza. Oswald habitait dans ce quartier.

 

  Quelques dizaines de minutes plus tard, Johnny Calvin Brewer, le responsable du Hardy's Shoe Store (un magasin de chaussures d'Oak Cliff), Johnny Calvin Brewer, est alerté par l'attitude suspecte d'un jeune homme. Après s'être arrêté devant son magazin au niveau de l'extension du trottoir (la porte d'entrée se situe à quelques mètres du trottoir), celui-ci rentre rapidement à l'intérieur au moment même où des voitures de police passent en trombe dans la rue. Plus étrange : il garde toujours le dos tourné par rapport aux voitures de police. Une fois les voitures de police passées, l'individu, qui n'est autre qu'Oswald, regarde derrière son épaule et sort du magazin, sans s'être intéressé à aucune paire de chaussures. Toutefois, à ce moment-là, n'ayant pas entendu la descritpion physique d'Oswald, Brewer ne se doute pas que cet homme est le plus recherché d'Amérique. En revanche, il le trouve tellement nerveux qu'il suppose qu'il est peut-être le meutrier de Tippit, son intuition étant d'autant plus justifiée que Tippit a été assassiné non loin de son cinéma.

  Intrigué, Brewer décide alors de le suivre. Il le voit alors s'arrêter devant un cinéma – le Texas Theatre, au 231 West Jefferson Boulevard – situé à une cinquantaine de mètres de son magasin. La panique d'Oswald n'échappe pas non plus à la caissière du cinéma Julia Postal, qui commet l'erreur de se retourner pour écouter la radio. Profitant de l'occasion, Oswald trompe sa surveillance ainsi que celle de son collègue William "Butch" Burroughs, chargé de valider les tickets à l'entrée de la salle de cinéma. Brewer se dirige alors vers Postal et lui demande si l'individu a payé sa place. Celle-ci répondant par la négative, Brewer et Burroughs rentrent dans le cinéma pour vérifier que les issues de secours n'ont pas été ouvertes (impliquant que l'homme est toujours dans le cinéma). Constatant qu'elles ne l'ont pas été, les deux hommes montent au deuxième étage de la salle en vue de trouver celui qui n'a pas payé son ticket. En vain, il fait trop noir. Ils rejoignent alors Postal qui, ayant entendu à la radio que le président Kennedy avait été assassiné, leur dit :

 

"Je ne sais si c'est l'homme qu'ils recherchent, mais il tente de leur échapper pour une raison particulière. Je vais appeler la police, et toi et Butch allez devant chaque sortie de secours et restez-y."

 

  En attendant l'arrivée des officiers, Brewer et Burroughs bloquent donc les deux issues. À 13 heures 46, on peut entendre sur la radio de la police :

 

"Avons des informations. Un suspect vient de rentrer dans le Texas Theatre sur West Jefferson."

 

  En réponse à ce message, six voitures transportant une quinzaine de policiers foncent en direction du cinéma et y arrivent quelques minutes plus tard. Quatre d'entre eux (les officiers Maurice McDonald, Ray Hawkins, Thomas Hutson et C.T. Walker) entrent par l'arrière, tandis que les autres passent par l'entrée principale pour se diriger vers le deuxième balcon. Juste avant l'arrivée des quatre officiers, le film aura été interrompu et les lumières allumées, permettant à Brewer de localiser Oswald. Sans doute effrayé par l'arrêt brutal du film, ce dernier se lève, commence à sortir de sa rangée, puis revient finalement sur ses pas et se rasseoit.  

  Quelques instants plus tard, McDonald et ses trois collègues rentrent dans le cinéma par l'issue de secours gardée par Brewer (considérant que ce dernier était près de l'issue de secours, ils pensent d'ailleurs au début qu'il s'agit du suspect). Ceux-ci montent ensemble sur l'estrade au pied de l'écran, leur permettant d'avoir une meilleure vue des quelques spectateurs (une douzaine, dont la moitié au deuxième étage). Brewer pointe alors du doigt l'individu suspect. Assis dans la partie inférieur du cinéma sur le deuxième siège de la troisième rangée en partant du fond de la salle, le jeune homme ne tente pas de prendre la fuite. Les officiers remontent l'allée principale et se dirigent vers lui. McDonald commence d'abord par fouiller deux spectateurs par sécurité. Pendant ce temps, le suspect reste de marbre. Il ne bouge pas, et ne fait que regarder McDonald. Les officiers se rapprochent progressivement de lui. Arrivé au niveau d'Oswald, McDonald lui ordonne de se lever. L'homme s'exécute immédiatement et lève les deux mains en l'air. L'officier se rapproche de lui et l'entend dire :

 

"Eh bien, c'est terminé maintenant."

 

  McDonald ne fait pas spécifiquement attention à sa remarque et le fouille en commençant par sa ceinture, pour s'assurer qu'Oswald n'a pas d'arme sur lui. Tout d'à coup, ce dernier rabat ses mains et frappent violemment le policier avec son poing gauche entre les deux yeux, lui faisant tomber sa casquette. McDonald réagit alors en le frappant à son tour au visage. Dans le même temps, il bloque la main droite de son adversaire que ce dernier a ramené au niveau de sa ceinture. À ce moment-là, McDonald sent le contact d'un pistolet.

  Continuant de lutter, les deux hommes tombent sur les sièges. C'est alors que MacDonald sent contre sa main le mouvement du chien (pièce mécanique qui met le feu à la poudre), suivit d'un bruit sec. L'arme s'est enrayée. Tout ceci, bien sûr, se passe en quelques secondes. 

  "Je l'ai !" crie McDonald. Hutson arrive par derrière et saisit Oswald par le cou, tandis que Walker lui immobilise le bras gauche et Hawkins l'attrape par l'avant. McDonald, quant à lui, a sa main sur la crosse de l'arme de son agresseur et parvient à la lui faire lâcher.

  Rapidement menotté, Oswald se plaint de la "brutalité policière" et crie : "Je ne résiste pas ! Ne me frappez plus !" (il n'est en effet pas exclu qu'il ait été frappé : McDonald l'a lui même admis devant la Commission Warren, sans pour autant dénoncer son ou ses collègues responsables). Remis sur ses pieds, il est amené à l'extérieur du cinéma, où près de 200 personnes se sont rassemblées. Il est alors 13 heures 50.

 

"Laissez-le nous ! On va le tuer ! On le veut !"

 

  ... s'exclame la foule. Certains essayent même de forcer le cordon de policiers entourant Oswald.

  Celui-ci est poussé dans une voiture de police au milieu de deux policiers. Affirmant connaître ses droits et prétendant ne pas comprendre ce qu'il se passe, on l'informe qu'il est en état d'arrestation pour le meurtre de l'officier J.D. Tippit. Ce n’est que dans la nuit du 22 au 23, vers 1 heure 30, qu’il sera inculpé de l’assassinat du président, en se basant notamment sur le fait qu'il s'agissait de l'employé du TSBD qui avait disparu, qu'il correspondait à la description physique du tireur du cinquième étage du TSBD fournit par un témoin (Howard Brennan) de l'assassinat de Kennedy, et que le fusil ayant servi à assassiner le président lui appartenait..

 

  Incarcéré au bureau de police de Dallas jusqu’au dimanche et interrogé pendant douze heures (entre 14 heures 30 le 22 et 11 heures 30 le 24), Lee Harvey Oswald ne cesse de clamer son innocence et déclare être un bouc émissaire (patsy, en anglais, dont la traduction plus exacte est "pigeon". Toutefois, dans l'affaire Kennedy, on a retenu l'expression "bouc émissaire").


  

  Le 24 novembre en fin de matinée (11 heures 21), soit deux jours après l’assassinat du président, alors qu’il s'apprête à être transféré vers la prison du comté de Dallas, Oswald est abattu d'une seule balle dans les sous-sols du commissariat par Jack Rubenstein, alias Ruby. Auparavant, l'un des deux détectives l'encadrant lui aura lancé : "Si quelqu'un veut te tuer, j'espère qu'il sera aussi bon tireur que toi."

  Tombant dans le coma, il est accepté à l'hôpital Parkland en salle d'urgences numéro 5, celui-là même qui avait prodigué les premiers soins au président Kennedy. De toute évidence, Oswald semble condamné. Ruby a en effet très bien visé : la balle a transpercé le pancréas et a fini sa course dans le foie, ayant auparavant sectionné l'aorte et la veine cave. Après 90 minutes d'opération, il est déclaré officiellement mort, à 13 heures 07.

 

  Les motivations de Ruby ne furent jamais clairement élucidées, même s’il déclara au moment de son arrestation que son acte aiderait la ville de Dallas à « se racheter » aux yeux de l’opinion publique, et que la mort d’Oswald épargnerait à Jacqueline Kennedy l’épreuve d’apparaître au procès du meurtrier de son mari. Condamné à mort en mars 1964, il fit appel et son exécution fut annulée en l’attente d’un nouveau procès. Il mourut le 3 janvier 1967 d’une embolie pulmonaire associée à un cancer du poumon à l’hôpital Parkland, dans la même salle que celle où Lee Harvey Oswald, l'homme qu'il avait assassiné, avait rendu l'âme le 24 novembre 1963, sans que le verdict ait pu être prononcé. 

 

J'apprécie énormément vos commentaires. Cependant, dans un simple souci d'organisation du site, si vous souhaitez donner votre avis sur le site en général, préférez le Livre d'or ou contactez-moi.

 

Écrire commentaire

Commentaires: 5
  • #1

    Tommy Paré (lundi, 03 octobre 2011 17:51)

    Bonjour Monsieur, j'étudie l'assassinat de JFK depuis plusieurs années !

    Je suis tres heureux de voir qu'il y a des gens qui font des sites web sur ce sujet.

    Mes félicitations !

  • #2

    Mano-B (samedi, 14 janvier 2012 21:07)

    Comme je l'ai dis sur le forum, je pense que deux coups de feu on tuer Lee Harvey Oswald !!

  • #3

    fox (vendredi, 22 novembre 2013 19:15)

    la procédure à cette époque pour savoir si un assassin avait tiré était l'analyse à partir du nitrate ..hors l'analyse effectuée sur oswald n'a révélé un résidu de poudre....seul une empreinte sur le fusil a été relevé après sa mort à l’hôpital parkaland ..

  • #4

    Richard (jeudi, 03 avril 2014 15:25)

    Pas de trace de sang ! aucune éclaboussure ou projection !
    Il n'y avait pas de sang dans LHO ?? c'était peut être "E.T" !

  • #5

    Michel COLAS (dimanche, 14 février 2021 20:45)

    c'est + que sur ,c 1 complot ! qui est; le, les commanditaires ???? 50 ans après ils sont pas tous morts , ,
    ????

    J'avais 20 ans et militaire en Algérie, j'ai cru la "guerre" possible .Je viens d'acheter le dernier livre à
    propos de JFK :le dossier de l'assassinat de M.Bonvalet! un foutoir inlisible